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Concept : Bonheur National Brut

Concept : Bonheur National Brut

Le concept du Bonheur National Brut est à opposer à la notion de Produit intérieur brut mieux connu du public mais qui ne fait pas l’unanimité. Le PIB mesure la production totale de biens et services d’un pays pendant une période donnée. Sa croissance est considérée comme une mesure de la santé économique d’un pays.

Le calcul du PIB ne prend pas en compte :

  • le travail non rémunéré, celui que l’on fait pour soi-même
  • le bénévolat
  • ce que l’on produit pour soi-même (son verger, son potager,…)
  • les dégâts causés à l’environnement,
  • les richesses naturelles ou leur épuisement,
  • l’impact d’une catastrophe naturelle, d’une guerre…
  • les créances douteuses (crédit dont on sait que l’emprunteur ne pourra pas le rembourser)

Si vous voulez avoir un panorama complet des critiques formulées à l’égard du PIB et les propositions alternatives possibles, vous pouvez consulter le rapport Viveret qui s’intitule « Reconsidérer la richesse ». Morceau choisi de ce rapport :

La fameuse croissance du produit intérieur brut qui sert de boussole à la plupart de nos responsables a en effet ceci de remarquable qu’elle se moque de la nature des activités qu’elle additionne pourvu que celles ci génèrent des flux monétaires : dès lors qu’il faudra payer des garagistes pour dépanner et réparer les voitures endommagées, des cimentiers pour brûler les farines animales suspectées d’être à l’origine de la maladie de la vache folle, des médecins pour soigner les personnes victimes de la pollution de l’air, de l’eau, de la tempête, des employés d’entreprises de pompes funèbres pour enterrer les morts, il y aura des valeurs ajoutées monétaires qui seront enregistrées dans les comptabilités des acteurs économiques ; celles ci viendront ensuite gonfler, dans les grands agrégats publics de la comptabilité nationale, notre produit intérieur brut dont la croissance ou la décroissance générera ensuite, du moins le croit-on, plus d’emplois ou plus de chômage.

Un article de Jacques Attali paru sur le blog de l’Express nous présente le Bouthan nation lilliputienne d’environ 700.000 habitants coincée entre l’Inde et la Chine et qui a  mis en œuvre depuis plus de 40 ans le concept de Bonheur National Brut (BNB). La situation actuelle de ce pays pourrait surprendre plus d’un observateur :

  • système matriarcal
  • polyandrie autorisées
  • peu de voitures
  • aucune marque dans les magasins
  • une seule  chaîne de télévision
  • le téléphone mobile présent depuis seulement 2003
  • le  tir à l’arc comme sport national.
  • une religion unique, le bouddhisme du grand véhicule
  • 10.000 moines payés par l’Etat
  • richesses hydroélectriques considérables
  • une société totalement mobilisée  pour la préservation de ses valeurs

Les Bhoutanais savent que  le bonheur est multidimensionnel. Ils en distinguent  neuf  dimensions : bien-être psychologique, santé, éducation, usage du temps, diversité culturelle, gouvernance, vitalité de la vie démocratique, diversité écologique et niveau de vie. Tout est loin d’y être parfait (voir à ce propos l’article du Courrier International “Déception au pays du bonheur national brut“). Le petit royaume bouddhiste a donc voulu se distinguer en instaurant un indice du bonheur national. Malheureusement, son image n’en est pas moins entachée par la pauvreté et la répression contre la minorité népalaise (Reportage du Courrier International). L’expérience vaut la peine d’être analysée. Le concept de Bonheur National Brut (BNB) se traduit entre autres sur le terrain par :

  • une architecture et des règles d’urbanisation très rigoureuses
  • une préservation d’un artisanat d’art
  • un niveau de vie élevé pour la région
  • une démocratie parlementaire vigilante
  • la santé et l’éducation gratuites à vie
  • 60% du pays est préservé en forêt
  • une lutte sévère contre la corruption
  • les journaux critiques à l’égard du pouvoir
  • l’autosuffisance comme l’un des objectifs du pays

Cet indice repose sur les quatre principes fondamentaux auxquels le gouvernement du Bhoutan attache une part égale : croissance et développement économique, conservation et promotion de la culture, sauvegarde de l’environnement et utilisation durable des ressources et enfin bonne gouvernance responsable. Le site d’analyse de la mondialisation Globeco va plus dans cette réflexion et propose un indice du bonheur mondial (IBM) qui repose sur le fait :

  • qu’un monde heureux est un monde qui vit en paix et en sécurité
  • que c’est un monde où la liberté, la démocratie et les droits de l’homme sont respectés
  • que c’est un monde où la qualité de la vie, environnement compris, est élevée
  • et où la recherche, formation, l’information, la communication et la culture sont largement partagées
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